Échos d’une vie discrète

Biographie familiale

Annick est née en 1932 dans une petite commune de Loire-Atlantique. Avec pudeur et modestie, elle raconte sa vie : une enfance heureuse, un mariage d’amour, des enfants désirés, des petits-enfants et arrière-petits-enfants attendus.
La biographie familiale d’une vie qui pourrait sembler banale s’il n’y avait cette volonté farouche de se battre. Contre l’humiliation subie pendant sa scolarité. Pour la réussite de ses enfants, l’intégration de son fils Antoine et conserver son indépendance.
« Toute ma vie, j’ai passé beaucoup de temps seule, et j’ai appris à apprivoiser la solitude »

Extrait

Je suis originaire de La Chapelle-Glain, une commune de l’ ouest de la France, située dans le département de Loire‑Inférieure (qui deviendra Loire-Atlantique en mars 1957). Contrairement à aujourd’hui où elle compte moins de mille habitants, la cité était assez importante à l’ époque de mon enfance. Elle dénombrait beaucoup d’ artisans et
était réputée pour être la ville avec le plus de commerçants.

On y trouvait un large éventail de métiers : mécanicien agricole, électricien, boucher, charcutier, boulanger, menuisier, cordonnier, tailleur, buraliste, épicier, bistrotier, marchand de bestiaux… Ces derniers s’approvisionnaient en vaches et cochons auprès des paysans de la région et jusqu’en Mayenne. Ils revendaient ensuite les animaux à la foire de Châteaubriant, à une vingtaine de kilomètres. Ce marché était, en ce temps‑là, le premier en France pour les transactions de broutards.

Après la guerre, un cinéma a ouvert dans le centre du bourg, avec une projection par semaine, le dimanche soir. C’était une salle légèrement en pente équipée de bancs et
d’ un grand écran.

Le quartier où nous résidions n’ était pas très développé. Notre entourage comprenait un couvreur, un marchand de bestiaux, une fermette et la maison d’une veuve, seule avec ses deux vaches. Hormis ces quelques habitations, il n’y avait que des champs à perte de vue.